Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

neige fondue, faire chauffer cette eau jusqu’au degré qui suffit pour blanchir le poisson et rougir le crabe, la verser aussitôt dans une tasse faite de terre de yué, sur les feuilles d’un thé choisi, l’y laisser en repos jusqu’à ce que les vapeurs, qui s’élèvent d’abord en abondance ét forment des nuages épais, viennent à s’affaiblir peu à peu et ne sont plus que de légers brouillards sur la superficie humer alors sans précipitation cette liqueur délicieuse, c’est travailler à écarter les cinq sujets d’inquiétude qui viennent ordinairement nous assaillir. On peut goûter, on peut sentir mais on ne saurait exprimer cette douce tranquillité dont on est redevable à une boisson ainsi préparée."

Cette ode, et quelques autres traductions en français, valurent à Kieng-long une épitre de Voltaire dont voici quelques passages

Reçois mes complimenta, charmant roi de la Chine Ton trône est donc placé sur la double colline 1 On sait dam l’Occident, que malgré mes travers. J’ai toujours fort aimé les rois qui font des vers.

o’toi que sur le trône un feu céleste enflamme, Dis-moi si le grand art dont nous sommes épris Est aussi difficile à ]Pékin qu’à Paris.