Page:Gautier - En Chine, Les arts graphiques, 1911.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée

guirlande de feuillage et de fruits d’or qui encadre la porte jusqu’à mi-hauteur des chambranles une légère balustrade ferme seule le seuil, et lorsqu’on l’a franchi, on se trouve dans un étroit péristyle qui communique directement avec le salon et semble en faire partie. Si vous êtes un visiteur de condition inférieure vous ne dépasserez pas ce péristyle et c’est à genoux que vous devrez adresser la parole au maître du lieu qui, assis sur le banc d’honneur au fond de l’appartement, ne vous prêtera qu’une attention distraite et dédaigneuse mais si vous êtes mandarin comme lui, il agira tout autrement il se précipitera à votre rencontre, vous accablera de politesses et vous entraînera avec les marques de la plus vive affection vers le banc d’honneur, où il vous fera asseoir à sa gauche. Ou servira aussitôt le thé, les sucreries, les pipes, et tandis que l’hôte vous demandera avec le plus profond intérêt des nouvelles de toute votre glorieuse famille, vous pourrez examiner le salle de réception. Elle est assez vaste, éclairée sobrement par des chassis découpés à jour, où s’enchassera l’hiver, la coquille transparente d’un mollusque, le placuna." Un parfum délicat y flotte, qui émane des bois précieux dans lesquels sont taillés les meubles. Autour des murailles règne une frise très riche de couleur et d’or ce sont de petits personnages en bois sculpté, des chevaux, des paysages de grandes inscriptions sur fond rouge décorent aussi les parois.. Le caractère chinois est par lui-même décoratif, et les fils du Céleste-Empire aiment à avoir sous les yeux les préceptes, les maximes, les pensées de leurs anciens sages.