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Avec vous j’ai vécu, j’ai pleuré, j’ai souffert,
Et mon cœur à tout cœur généreux s’est ouvert.
Aujourd’hui je vous quitte ; — ombre je pars dans l’ombre ;
Comme si je perdais le bonheur — je pars sombre ;
Je ne laisse ici-bas, hélas ! nul héritier
Ni pour mon luth muet, ni pour mon nom altier.
Ce nom — il a passé comme un éclair rapide
Et pour nos descendants ne sera qu’un son vide !
Mais vous du moins, amis, contez à vos enfants
Que j’ai pour la patrie usé mes jeunes ans ;
Que debout sur le mât tant qu’a duré la lutte,
Le navire m’a seul entraîné dans sa chute,
