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vivaient isolés, enfermés dans leurs méditations solitaires et leurs préjugés de classe privilégiée, n’entendaient que l’écho des querelles, écho grossi par la lutte, par la haine, par la peur, ceux-là transformaient ces démocrates en démagogues, ces partisans de l’insurrection nationale en fauteurs de la révolte socialiste, ces patriotes en utopistes et presque en égorgeurs. C’est sous l’influence de ces erreurs que Krasinski composa ses Psaumes de l’Avenir de Spiridion Prawdzicki, pour répondre au Catéchisme démocratique de Prawdowski.

Ces psaumes sont des merveilles de style et d’inspiration, mais ils ont deux défauts qui en détruisent l’effet : le premier, c’est qu’ils sont trop mystiques pour être politiques ; le second, qu’ils sont trop injustes et trop aveugles à l’égard des prétendus adversaires qu’ils combattent. Suivre leurs indications dans la pratique, c’est se résigner à ne lutter que par la prière et le perfectionnement moral, tactique évidemment insuffisante puisqu’elle oublie que Dieu n’aide que ceux qui s’aident eux-mêmes. Quant à la partie politique, elle est agressive, excessive et par là-même dangereuse, car elle contribuait à créer une terreur panique non motivée, dont dev