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C’est vers le mois d’août 1842 que Slowacki se rapprocha de Towianski et de ses adeptes. A partir de ce moment, et durant les deux années qui suivirent, la lucidité d’esprit du poète subit une sorte d’éclipse, effet ordinaire du mysticisme à l’état aigu : c’est comme une vapeur fumeuse qui monte au cerveau et qui obscurcit les idées ; celles-ci se perdent dans les nuages, et si elles jaillissent parfois encore en éclairs, elles s’éteignent vite et laissent la nuit après elles. De tous les poètes cependant qui courbèrent leur génie devant l’influence en quelque sorte occulte de celui que Krasinski appelait un magnétiseur, Slowacki fut le seul qui continua à chanter. Seulement il laissa tous ses anciens projets de drames historiques, son Jean Casimir, la suite de son Beniowski, et il composa, ou plutôt il écrivit à la hâte, sans plan, sans réflexion, sons la dictée de ce qu’il appelait faussement l’inspiration, deux drames bizarres ; le Père Marc et le Songe argenté de Salomée ; tous les deux tirés de l’histoire de la Confédération de Bar et contenant, le second surtout, de très beaux passages, mais très difficiles à comprendre dans leur ensemble et surtout dans leur intention mystique.

Au point de vue moral, le tovianisme fut peut-être