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opinions sont partagées. En général, les auditeurs ne se la rappellent qu’avec enthousiasme, surtout quand ils écrivent pour les journaux ou pour la postérité ; plusieurs cependant, et j’en parle à bon escient, disent que ses vers étaient plus terre à terre, manquaient d’inspiration. Il expliqua la cause de sa popularité et, s’adressant à Slowacki, il lui répéta à peu près le fameux mot du « temple sans Dieu » et il termina ainsi : « Sachez que pour le poète il n’y a qu’une route : chercher l’inspiration dans son cœur et tendre vers Dieu ». Il lui fit cependant quelques compliments et lui parla de sa mère à qui il avait prédit encore à Vilna, le talent futur de son fils, ce qui calma un peu Slowacki et lui fit pour le moment accepter la leçon.

Mais une coupe d’argent, offerte ensuite à Mickiewicz par les assistants en souvenir de l’improvisation, amena la rupture. On demanda à Slowacki de la présenter à Mickiewicz. Il regarda la proposition comme une insulte, crut qu’on voulait par là lui faire faire acte de vasselage, l’humilier, et il refusa. Ce refus eut des conséquences relativement graves. Les mickiewiczolâtres prirent la mouche, on raconta dans les journaux la fameuse soirée au désavantage de Slowacki.