Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais pour ma part, je ne vois entre ces deux œuvres qu’un seul point de ressemblance, c’est qu’elles sont placées toutes les deux dans l’époque fabuleuse de l’histoire de Pologne, D’ailleurs, ni par le ton général, ni par le coloris, ni par l’inspiration il n’y a entre elles non seulement aucune parenté, mais aucune analogie même la plus lointaine : on les dirait écrites par deux auteurs de génie opposé. Nous avons déjà vu que l’esprit de Slowacki, comme il était la fécondité même était aussi la mobilité même.

Ce drame sombre, émouvant, terrible qui nous fait assister à la chute de la nation tout entière des Vénèdes, malgré l’héroïsme de ses guerriers, la poésie de ses bardes, l’enthousiasme farouche de sa prêtresse Roza Weneda, le dévouement admirable, chrétien, virginal de Lilla, fille cadette du roi Derwid, — et cela parce que c’est écrit dans le livre des destins, parce qu’une transformation est nécessaire pour l’avènement d’une idée nouvelle, de l’idée chrétienne, — ce drame ressemble plus au développement d’une thèse historique et philosophique qu’à une étude de la nature et du cœur humain.

Les élans lyriques du chœur des Bardes, les cris de haine et de vengeance de R