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à disséquer les détails, à noter les invraisemblances, comme eussent fait des critiques du XVIIe siècle de l’école d’Aristote et de Boileau. Au fond, le grand tort de Slowacki, c’était d’avoir innové, d’être sorti de la route frayée par Mickiewicz, de créer un genre inconnu, de déranger les habitudes d’esprit de ces moutons de Panurge qui constituent — je ne dis pas le public, toujours plus intelligent parce qu’il suit ses impulsions naturelles — mais le troupeau des critiques de profession. Et il se trouve justement (c’est d’ailleurs l’ordinaire) que ce qu’ils blâment dans Slowacki est précisément ce qu’admire la postérité.

Je passerai rapidement sur Mazeppa. C’est un drame comme beaucoup d’autres drames, qui a sur Balladyna l’avantage de pouvoir être facilement joué sur la scène, de ne choquer en rien les idées reçues en matière de théâtre, qui d’ailleurs rappelle un peu l'Othello de Shakspeare, et, sauf quelques scènes inutiles, est bien construit et bien écrit. J’aime mieux Balladyna, mais je comprends qu’un directeur de théâtre préfère Mazeppa.

Lilla Weneda est, dit-on d’ordinaire, une sorte de pendant ou d’introduction à Balladyna. Il est possible que cela ait été l’intention de Slowacki ;