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dernier riposte en lui reprochant l’assassinat du tzar Paul, leur père, dont lui du moins, Constantin, est innocent. Chacun s’emporte, ils se jettent mutuellement leurs crimes les plus secrets à la face. L’inflexibilité du tzar dompte la violence du grand-duc. Devant l’humble attitude de ce dernier, le tzar se laisse fléchir et signe la grâce demandée. Un officier est dépêché en toute hâte vers le lieu de l’exécution.

Kordian est debout devant le peloton de soldats. Le peuple suit avec émotion les péripéties de ce drame. Le messager de grâce arrive, — mais il est trop tard, l’officier a commandé le feu.

Ainsi donc, enthousiasme et abattement, dévouement sans limite et affaissement sans cause, voilà Kordian : et qui niera que ce ne soit la personnification réelle (et non pas certes l’apologie) de ces élans de cœur et d’imagination, élans d’un jour, véritables feux de paille, qui ont présidé à tous nos mouvements insurrectionnels et, après tout, les ont tous fait avorter. Le drame de Kordian ne peut être joué, cela est vrai, aussi n’a-t-il pas été plus écrit pour le théâtre que Faust, Manfred et les Aïeux. Il est incohérent, sans unité, a des parties faibles et d’autres parties obscures, je l’accorde ; mais il est marqué du sceau