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Aïeux, peut être discuté et critiqué : mais une chose que nul homme de bonne foi ne saurait contester, c’est qu’ici l’inspiration vraie, le dieu absent tout à l’heure, anime l’œuvre, illumine le temple. Ici il y a de la foi, de la sincérité, de la poésie véritable. Même dans les rêveries enfantines et les divagations nébuleuses du premier acte, on trouve, sous une forme déjà parfaite, des sentiments réellement humains, véritablement sentis ; et lorsque Kordian, après ses voyages en Angleterre et en Italie, que j’abandonne volontiers aux critiques (Slowacki disait qu’il faut leur laisser quelques os à ronger), sent, en haut du mont Blanc, une âme nouvelle descendre en lui, quand il subit une sorte de transformation, de transfiguration, et qu’il s’élance vers la Pologne pour prendre part à ses luttes, alors, n’en doutez pas, cette transformation est réelle dans le poète lui-même : il a trouvé sa véritable voie, le grand poète est né. Que l’on blâme maintenant ou que l’on approuve la prétendue thèse soutenue par Kordian dans les caveaux de l’église Saint-Jean, alors qu’il demande vengeance contre le tzar, j’avoue que cela m’importe peu.

C’est, dites-vous, l’apologie du régicide ?… Il faudrait au moins dire du tyrannicide, car vous