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mort ; mais si c’est aussi la cause de l’indifférence du public pour ses premiers ouvrages, il y avait un autre motif s’ajoutant au premier et résidant non dans les dispositions du lecteur, mais dans la valeur même des poèmes. Ceci nous amène à notre seconde question : l’appréciation de Mickiewicz était-elle juste, et que voulait-elle dire ?

Tous ceux qui ont lu Zmija, Bielecki et Lambro — je ne parle que des principales parmi les premières œuvres du poète, et je laisse Kordian de côté pour y revenir, — ont dû être frappés tout d’abord de la perfection de la langue, de la magie du style, de l’harmonie du vers, souvent aussi de la beauté des descriptions ; mais ils ont dû en même temps être choqués par deux grands défauts : le premier, c’est l’insuffisance de la composition qui trahit à chaque pas l’inexpérience d’une main novice ; le second, c’est l’imitation — libre si l’on veut dans le détail, mais trop dépourvue d’originalité dans l’inspiration — de Byron dans ses petits poèmes. C’est la même incohérence, c’est surtout le même dédain de la vie réelle et des hommes ordinaires ; la même misanthropie orgueilleuse, et d’autant plus choquante ici qu’elle est moins mot