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lui des émules qu’il se jura bien d’égaler s’il ne pouvait pas les surpasser. Nous verrons qu’il devait tenir parole.

En 1827, ayant achevé ses études, il fit un court voyage dans son pays natal, à Krzemieniec, revit les bords de l’Ikwa, puis se rendit, comme Zaleski, comme Goszczynski, comme Malczewski précédemment, à Varsovie, devenue maintenant tout ensemble le centre de l’agitation politique et du mouvement littéraire. Il s’y trouvait encore quand éclata la révolution du 29 novembre. Plus heureux que Mickiewicz, il put, au début du moins, animer les combattants de ses chants patriotiques. L’hymne Boga Rodzica, le Kulik, le Chant de la Légion de Lithuanie, sans parler de son Ode à la liberté, sont de cette époque, et le Kulik, entre autres, est déjà un chef-d’œuvre. Le malentendu avec Lelewel, auquel j’ai fait allusion tout à l’heure, l’obligea ensuite de quitter Varsovie, mais il fut chargé d’une mission diplomatique pour Londres et il continua ainsi, jusqu’à la fin de la lutte, à servir la cause de l’insurrection.