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Nowosiltzow. Slowacki était trop enfant en 1822-1823 pour avoir pris part à cette lutte d’une jeunesse enthousiaste contre l’oppression : l’écho seul en était venu jusqu’à lui, et lui avait laissé une impression doublement triste et douloureuse. Il avait souffert, comme tout Polonais, des souffrances des prisonniers et des exilés, et de plus, son beau-père, qui, comme la plupart des hommes plus âgés et plus sérieux, blâmait l’attitude généreuse, mais imprudente d’après lui, de la jeunesse d’alors, étant mort frappé de la foudre pendant la persécution, c’en fut assez pour que l’imagination populaire vît là un jugement de Dieu, une punition de cette tiédeur. Slowacki devait à deux reprises être blessé dans ses affections les plus intimes par le souvenir de cet événement, rappelé, à Varsovie d’abord, par Lelewel, non sans prévention injuste contre le docteur B…, et non moins injustement immortalisé par Mickiewicz, à Paris, dans son poème des Aïeux.

Mais s’il arrivait trop tard pour la lutte politique, Slowacki arrivait à temps pour la lutte littéraire. C’est au milieu du mouvement romantique qu’il fit toutes ses études. Byron surtout, avec Gœthe et Schiller, furent ses dieux comme ceux de ses devanciers, et ces devanciers furent pour