Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et je me lève pâle, et j’écoute là-bas
Tout ce qui se lamente au loin dans la vallée.
Le chant des rossignols, la source désolée
Me parlent d’elle… Et moi, j’appelle le trépas,
Et je demande à Dieu de faire que je meure ;
Mais hélas ! je languis, et la mort ne vient pas,
Et chaque nuit j’entends la fontaine qui pleure.


XX

Lorsque dans le passé je me transporte encor,
Je ne sais plus comment me peindre son image :
Venant dans mon sommeil me baiser au visage,
Ainsi qu’une colombe allant prendre l’essor ?
Ou fuyant devant moi, souriante et craintive ?
Sur la page du livre où je lisais des vers,
Fixant avec les miens ses yeux tout grands ouverts,
Et suivant mon regard, sérieuse, attentive ?
Ou parmi les enfants du village veillant
En reine de légende, en princesse enchantée ?
Ou sous le hêtre un jour doucement sommeillant ?
Ou cherchant à m’atteindre ? ou dans l’ombre abritée ?
Ou toute blanche et rose aux lueurs du couchant ?
Ou dans les blancs rayons de la lune argentée ?