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Ces volets que la mort semblait avoir cloués,
Tout fit naître en mon cœur une crainte secrète,
Comme si pour toujours je quittais ma retraite.
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Sombre et tremblant, des monts je gravissais la crête.
Les lacs noirs, le rocher de neige blanchissant,
Sur l’azur des glaciers l’aigle au vol frémissant,
Le coucher du soleil rouge comme le sang,
La maison de l’Ermite avec son toit de neige,
Et ce couple de chiens géants qui la protège,
La croix où se perchaient les bouvreuils amoureux,
La cellule, le prêtre et les livres poudreux,
Je revois tout cela comme dans un nuage...
Je me souviens pourtant qu’un rayon du couchant
Du crucifix d’ivoire éclairait le visage,
Quand, à son doigt glacé, sur elle me penchant,
Je glissai mon anneau...


XVIII

Ô vallons et bosquets, ô ruisseaux et prairies,
Ne m’interrogez pas sur celle que j’aimais.
Mes pleurs ont enchaîné ma parole à jamais.
Le moindre mot réveille en moi mes rêveries :