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Puis dans le vêtement des jeunes Valaisiennes
Elle accourut à moi. Je tremblais, je pâlis ;
Jamais je n’avais vu ses beaux yeux si jolis
Et ses lèvres jamais n’avaient été si fraîches.
Un grand papillon noir flottait sur ses cheveux
Et du soleil jaloux amortissait les flèches.
Car à moitié couvert et brûlé de ses feux,
Il jetait sur son front de grandes ailes d’ombre,
Les roses s’abritant sous le papillon sombre
Semblaient nous regarder de leur nid de satin,
Tout humides encor des larmes du matin.
Et du côté du cœur que mon regard épie
Le malin papillon pencha son aile impie.
Oh ! cette aile, je crus que j’allais la briser,
Oui, sur l’épaule gauche il osa se poser.
  Mais d’un malheur prochain qui craindrait le présage,
Quand le cœur est gonflé d’allégresse et d’orgueil ?
Lorsque du haut des monts je vis notre ermitage,
Le chalet à mes yeux parut comme un cercueil,
Petit, silencieux… De cette cime altière
Notre jardin fleuri semblait un cimetière,
Et là-bas sur le toit nos pigeons inquiets,
Et nos troupeaux rêvant à nous dans les prairies,
Cette terre attristée, et ces eaux assombries,