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Et du vaste soleil la face rayonnante…
Ou bien si, pensait-elle, il allait s’obscurcir !
Mais l’arc-en-ciel luisait de l’éclat du saphir
Sur la nuée encore humide et frissonnante.
  Elle sortit. — La rose au souffle du zéphyr
(Chose étrange) brillait avec un air de fête.
Elle en cueillit la fleur, et, relevant la tête,
Étonnée, elle vit l’arc-en-ciel matinal
Et l’azur transparent d’un beau ciel de cristal,
Et la lune effaçant son disque dans la nue.
Elle semblait sentir une vie inconnue,
Elle allait écoutant des bruits silencieux.
Enfin elle aperçut dans l’azur des lacs bleus
Son visage plus blanc, ses lèvres plus brillantes,
Les couleurs de son teint rose plus languissantes,
La tristesse voilant ses lèvres souriantes.
  Alors, s’enveloppant des flots de ses cheveux,
Elle ne voulut plus sur moi lever les yeux.


XVI

Au moment où bientôt la lune va paraître,
De tous les rossignols s’arrête la chanson,
Des feuilles des bosquets s’apaise le frisson,
Et les sources plus bas, chantent dans le gazon,