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Que la grotte était sombre et pleine de terreur,
Que l’eau de la cascade en défendait l’entrée,
Que cette obscurité qui troublait notre cœur,
Nous faisait oublier la divine colère,
Que les nymphes chantaient leur chant triste et rêveur,
Que nous ayant laissés seuls, bientôt la lumière
Retrouva réunis nos visages en feu,
Et qu’au chant des oiseaux tu rouvris ta paupière ?
Te plains-tu tristement aux anges du bon Dieu ?
Oh ! ne leur parle pas en pleurant de ces choses,
Car chaque diamant de tes paupières roses
Enflammera le cœur d’un brillant séraphin,
Car moi, si j’étais l’un des célestes archanges,
Qui de Dieu dans l’azur célèbrent les louanges,
Si je pouvais franchir les espaces sans fin,
Si j’avais sous mes lois les astres de lumière,
Oh ! je ne voudrais pas des étoiles des cieux,
Je quitterais l’azur pour descendre en ces lieux
Aimer un ange humain comme toi, sur la terre.
De la grotte d’abord elle n’osait sortir.
Elle craignait du jour la lumière éclatante,