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Que de concerts divins durant les nuits sereines
De rossignols pleurant avec l’eau des fontaines ;
Que de troupeaux allant tinter dans les prés verts !
Ces secrets, nul regard ne les a découverts,
Nulle bouche ne peut les dire et les décrire….
Un ravin contenait notre petit empire,
Mais un ange gardien planait pur et divin,
D’une montagne à l’autre au-dessus du ravin,
Et son aile abritait les hommes et les choses,
Nous et les rossignols — le chalet et les roses.


X

Mais l’air était trop plein de parfums de cyprès,
Les roses avaient trop de reflets empourprés.
L’amour dans chaque fleur semblait en embuscade.
Un matin nous étions tous deux sous la cascade,
Tranquilles, sans effroi, tout seuls avec les fleurs ;
Nous lisions en pleurant des vers mouillés de pleurs.
J’entendis d’un esprit la voix mystérieuse
Me dire de lever sur elle mon regard.
Elle était comme un ange attentive et songeuse.
Et soudain d’un si rose et transparent brouillard
La tristesse et l’amour voilèrent son visage,
Que je ne sais encor comment tout se passa :