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comme on en voit encore dans nos campagnes, qui sont à peu près aussi larges que longs, et forment, par leurs quatre pans droits et hauts, une sorte d’édifice massif que supportent quatre roues basses.

Les nations diverses sont d’accord en effet pour attribuer aux quatre étoiles α β γ δ le rôle des quatre roues5. Mais elles varient sur la valeur qu’elles donnent aux trois étoiles qui se trouvent au devant. Les unes en font le timon du char, les autres en font les bêtes qui le traînent. La conception hellénique appartenait à la première catégorie, comme le montre le scholiaste d’Aratos sur le vers 27 (Ἄρκτοι ἅμα τροχόωσι τὸ δὴ καλέονται ἅμαξαι.) des Phénomènes : τῶν τεσσάρων ἀστέρων ἀντὶ τροχῶν παραλαμϐανομένων, τῶν δὲ τριῶν τῆς οὐρᾶς ἀντὶ ῥυμοῦ. La même manière de se représenter la constellation est indiquée par le latin temo qui désigne soit le groupe entier, soit les trois étoiles antérieures6 ; elle est d’ailleurs exprimée clairement dans ce vers ajouté par Domitien dans sa traduction d’Aratos : Tres temone, rotisque micant sublime quaternae. On la retrouve dans l’allemand deichsel, nom donné à ces trois étoiles (et qui en anglo-saxon, peut désigner aussi (thistl) la constellation tout entière7), et