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Non. Non. Tous ces vains mots, ce sombre paysage
Ne flottent qu'un moment au bord de mon lit bas.
Que le néant est beau quand il prend ton visage,
Que la mort me fascine entre tes jeunes bras !

Je t'aime d'un amour angoissé de mystère.
Tous ces mots que je cherche afin de t'attendrir
Ne sont que le soupir de cette vieille terre
Au devant du rayon qui doit la rajeunir.

D'où viens-tu, tout trempé des larmes de l'aurore,
Vieux soleil, mendiant au seuil de ma maison ?
Comme moi pour aimer, pleurer, pour vivre encore,
Où tombez-vous, clartés, derrière l'horizon ?