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DU CANADA

qu’on arrivait à son secours avec 600 Français, dont 300 tirés des Illinois, et 1000 Indiens. Malheureusement l’ennemi savait tout ce qui se passait chez les assiégés par les courriers d’Aubry et de Ligneris, qui avaient même eu une entrevue avec les sauvages alliés des Anglais, à laquelle Johnson avait assisté. Celui-ci, informé par eux de l’approche de ces secours, résolut de leur tendre une embuscade pour les intercepter. Il plaça à cet effet la plus grande partie de ses troupes sur la gauche du chemin conduisant de la chute au fort Niagara, derrière des abattis d’arbres qui les cachaient complètement, et attendit les Français, qui après avoir laissé 150 hommes au pied du lac Érié pour la garde des bateaux, s’avançaient sans soupçon au nombre de 450, outre le millier de sauvages, lorsque des ennemis furent tout-à-coup signalés. À la vue des Iroquois anglais, les sauvages refusèrent de marcher en avant sous prétexte de pactiser avec les guerriers des cantons. Abandonnés ainsi de leur principale force, Aubry et de Ligneris crurent devoir cependant continuer leur marche, ignorant l’embuscade qu’on leur avait tendue et croyant que ce n’étaient que des sauvages isolés que l’on voyait, et ils cheminaient rapidement dans un chemin étroit lorsqu’ils découvrirent des forces plus considérables devant