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1647 ; et Després Couture pénètre par cette route à la baie d’Hudson (1663). — Voyages dans l’Est et dans l’Ouest : le P. Druillettes va du St.-Laurent à la mer par les rivières Chaudière et Kénébec. — Les lacs Érié, Huron et Michigan sont successivement visités. — Deux jeunes traitans se rendent en 1659 à la tête du lac Supérieur et jusqu’aux Sioux ; nombreuses tribus de ces contrées. — Excursions apostoliques des PP. Raimbault, Jogues et Mesnard ; les PP. Allouez et Dablon s’avancent jusqu’aux limites de la vallée du Mississipi, où ils sont informés par les Indigènes qu’elle est arrosée par un grand fleuve. — Le P. Marquette et Joliet, de Québec, choisis par Talon pour aller reconnaître la vérité de ce rapport, parviennent à ce fleuve le 17 juin 1673, et le descendent jusqu’à la rivière des Arkansas. — Sensation que fait en Canada cette découverte. — La Salle résout de descendre le nouveau fleuve jusqu’à la mer. — Il bâtit à Niagara le premier vaisseau (le Griffon) qui ait navigué sur les lacs Érié, Huron et Michigan ; il construit le fort des Miamis, et le fort de Crèvecœur sur la rivière des Illinois. — Le P. Hennepin remonte le Mississipi jusqu’au Sault-St.-Antoine, et tombe entre les mains des Sioux. — Difficultés et embarras de tous genres de la Salle, qui triomphe de tous les obstacles et réussit enfin à reconnaître le Mississipi jusqu’à la mer en 1682, et donne le nom de Louisiane aux immenses contrées que traverse ce fleuve. — Il va rendre compte de ses découvertes à Louis XIV, après s’être fait précéder à Paris par le P. Mambré ; gracieux accueil qu’il reçoit du roi.

Administration de M. de la Barre : caractère de ce gouverneur ; il se laisse prévenir contre les partisans de M. de Frontenac, et particulièrement contre la Salle. La guerre étant imminente, il convoque une assemblée des notables ; leurs cahiers ; l’on demande des colons au roi. — Louis XIV, qui force par la révocation de l’édit de Nantes 500, 000 Huguenots à s’expatrier, n’a que 200 hommes à envoyer au Canada. — Dongan, gouverneur de la Nouvelle-York, malgré les ordres de sa cour, excite les Iroquois à la guerre. — La Barre s’en laisse imposer par les barbares qui le trompent, et qui lèvent enfin le masque en attaquant le fort de Crèvecœur aux Illinois. — Maladresse de Dongan qui veut réunir tous les cantons contre les Français. — Le gouverneur part de Montréal avec une armée pour attaquer les Iroquois ; lenteur et désordre de sa marche ; il arrive à la baie de la Famine (lac Ontario) ; disette dans le camp ; paix honteuse avec l’ennemi. — M. de la Barre est rappelé et remplacé par le marquis de Denonville dont l’administration est encore plus malheureuse que celle de son prédécesseur. — Il veut exclure les traitans anglais et les chasseurs