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DU CANADA.

de la Nouvelle-Angleterre, qu’il attaqua au contraire peu de temps après, et qu’il força par ses irruptions à solliciter le secours des Iroquois, secours néanmoins qui lui fut refusé dans les conférences tenues à ce sujet, en septembre 1689 à Albany, entre les commissaires de Massachusetts, Plymouth et Connecticut et les envoyés des cinq nations.

La déclaration d’Andros et la conduite des Iroquois, tout en remplissant la colonie d’appréhensions sinistres relativement à ces derniers, dont on avait raison de craindre les brigandages et la barbarie, inspirèrent un de ces projets, fruit de l’énergie que donne à un peuple une situation désespérée ; c’était de se jeter sur les colonies anglaises, et d’attaquer le mal dans sa racine. Le chevalier de Callières, après avoir communiqué un plan pour la conquête de la Nouvelle-York au marquis de Denonville, passa en France pour le proposer au roi, comme l’unique moyen de prévenir l’entière destruction du Canada.

Il exposa à ce monarque que l’histoire du passé devait convaincre que la Nouvelle-York soutiendrait toujours les prétentions des cantons, et que ceux-ci ne feraient par conséquent jamais de paix solide avec les Français tant qu’ils auraient cet appui ; que le seul moyen de conserver le Canada, c’était de s’em-