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DU CANADA.

teur avec laquelle ils parlèrent au gouverneur. Cependant, contre toute attente, on crut un instant que la paix allait se faire ; les députés d’Onnontagué, d’Onneyouth et de Coyogouin acceptèrent les conditions que Denonville leur proposa : 1.o que tous ses alliés y seraient compris, 2.o que les cantons d’Agnier et de Tsonnonthouan lui enverraient aussi des députés pour signer la paix, 3.o que toute hostilité cesserait de part et d’autre, 4.o qu’il pourrait en toute liberté ravitailler le fort de Catarocoui. Une trêve fut conclue sur le champ. Cinq Iroquois restèrent en otages jusqu’à la fin de la négociation. Pendant que ces conférences avaient lieu, diverses troupes de barbares erraient sur différens points du pays et commettaient des assassinats et des brigandages ; mais elles disparurent insensiblement de la colonie.

Tous les alliés du Canada ne voyaient pas cependant cette paix du même œil. Les Abénaquis firent une irruption dans le canton des Agniers et jusque dans les habitations anglaises où ils levèrent des chevelures. Les Iroquois du Sault et de la Montagne les imitèrent ; mais les Hurons de Michilimackinac que l’on avait cru opposés à la guerre, furent ceux-là même qui mirent le plus d’obstacles à la paix et qui la traversèrent avec le plus de succès.