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HISTOIRE

le courage avec lequel ils les bravaient. « Les Sauvages, dit-il, sont comme des bêtes farouches répandues dans une vaste forêt, d’où ils ravagent tous les pays circonvoisins. On s’assemble pour leur donner la chasse, on s’informe où est leur retraite, et elle est partout ; il faut les attendre à l’affut, et on les attend longtemps. On ne peut aller les chercher qu’avec des chiens de chasse, et les Sauvages ont les seuls lévriers dont on puisse se servir pour cela ; mais ils nous manquent, et le peu que nous en avons ne sont pas gens sur lesquels on puisse compter ; ils craignent d’approcher l’ennemi, et ont peur de l’irriter. Le parti qu’on a pris, a été de bâtir des forts dans chaque seigneurie, pour y réfugier les peuples et les bestiaux ; avec cela les terres labourables sont écartées tes unes des autres, et tellement environnées de bois, qu’à chaque champ il faudrait un corps de troupes pour soutenir les travailleurs ».

L’hiver (1687-8) se passa en allées et venues et en conférences inutiles pour la paix, qui se prolongèrent dans l’été. Les cantons envoyèrent des députés à Montréal, qui furent escortés jusqu’au lac St.-François par douze cents guerriers de la confédération. Une escorte aussi redoutable porta l’épouvante dans l’île de Montréal, et semblait autoriser la hau-