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HISTOIRE

quois du Sault-St.-Louis, et leur promit, s’ils voulaient se rapprocher de lui, de leur donner un territoire plus avantageux que celui qu’ils occupaient. Il voulut aussi se porter médiateur entre les parties belligérantes, et à cet effet il fit des propositions, au nom des cantons, qu’il savait bien que les Français rejeteraient. Il alla jusqu’à dire au P. Le Vaillant de Guesles, qu’ils ne devaient point espérer de paix qu’à ces quatre conditions : 1.o qu’on ferait revenir de France les Sauvages qu’on y avait envoyés pour servir sur les galères, 2o. qu’on obligerait les Iroquois chrétiens du Saul-St.-Louis et de la Montagne à retourner dans les cantons, 3.o qu’on raserait les forts de Niagara et de Catarocoui, 4.o qu’on restituerait aux Tsonnonthouans tout ce qu’on avait enlevé dans leurs villages. Il invita ensuite les anciens des cantons de le rencontrer, et leur dit que le gouverneur français demandait la paix ; il leur expliqua les conditions qu’il exigeait, et ajouta ; « Je souhaite que vous mettiez bas la hache, mais je ne veux point que vous l’enterriez, contentez vous de la cacher sous l’herbe. Le roi mon maître m’a défendu de vous fournir des armes si vous continuez la guerre ; mais si les Français refusent mes conditions, vous ne manquerez de rien. Je vous fournirai de tout plutôt à mes dépens, que de vous abandonner