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DU CANADA.

d’hommes qui n’étaient pas accoutumés à combattre dans les bois. Mais les Sauvages chrétiens et les Abénaquis tinrent fermes ; et Dugué à la tête de quelques uns des bataillons de milice rétablit le combat. Les ennemis entendant alors les tambours battre la charge, l’épouvante s’empara d’eux à leur tour, et ils abandonnèrent leur position et s’enfuirent vers ceux qui étaient embusqués dans le marais, et qui, atteints aussi d’une terreur panique, disparurent en un clin d’œil, laissant derrière eux leurs couvertes et des armes. La perte fut peu considérable du côté des Français ; les Iroquois eurent quarante cinq tués et une soixantaine de blessés. L’on coucha sur le champ de bataille crainte de nouvelle surprise.

Le 14, l’armée parvint à la bourgade incendiée sur la cime d’une petite montagne, qui paraissait de loin couronnée de nombreuses tours qui se dessinaient sur le ciel d’une manière pittoresque ; c’étaient des greniers dans lesquels il y avait encore une grande quantité de blé qu’on n’avait pas eu le tems de brûler, besogne dont le vainqueur s’acquitta pour eux. Du reste, il n’y avait rien d’entier dans le village que le cimetière et les tombeaux. L’on pénétra ensuite plus avant dans le pays, que l’on ravagea pendant dix jours. L’on brûla 3 à 400 mille minots de