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DU CANADA.

L’armée s’ébranla le 12 vers le soir pour aller chercher les ennemis. M. de Callières commandait l’avant-garde. Il fit une chaleur excessive le lendemain ; et le soldat eut à souffrir beaucoup de la soif. Le pays où elle s’avançait est montagneux et entrecoupé de ravines et de marais, et favorable par conséquent aux ambuscades ; il fallait marcher avec une grande circonspection. Les Iroquois furent informés de l’arrivée des Français par deux Sauvages qui avaient déserté dans la nuit de leur camp à la rivière aux Sables, et donné l’alarme aux Tsonnonthouans, qui, sur ce premier avis, brûlèrent leur village et prirent la fuite ; mais le premier

    était une infraction du traité de Whitehall de 1686, par lequel il avait été convenu que la traite avec les Sauvages serait libre aux Anglais et aux Français. Nous ne trouvons rien de semblable dans le traité en question, qui contient au contraire cette clause expresse : « V. Et que pour cet effet les sujets et habitans, marchands, capitaines de vaisseaux, pilotes et matelots des royaumes, provinces et terres de chacun des dits rois respectivement, ne feront aucun commerce ni pêche dans tous les lieux dont l’on est ou l’on sera en possession de part et d’autre dans l’Amérique ; c’est à savoir, que les sujets de sa Majesté très-chrétienne ne se mêleront d’aucun trafic, ne feront aucun commerce et ne pêcheront point dans les forts, rivières, baies, etc., ou autres lieux qui sont ou seront ci-après possédés par sa Majesté britannique en Amérique ; et réciproquement les sujets de sa Majesté britannique ne se mêleront d’aucun trafic, etc. ». Mémoires des commissaires du Roi, &c. Vol. II p. 126.