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HISTOIRE

ses dispositions pacifiques ; mais il ne tarda pas à découvrir que, loin de nous craindre, la fierté et l’insolence de ces barbares ne connaissaient plus de bornes, et qu’il fallait les humilier pour les rendre plus traitables. Il écrivit à Paris que les hostilités qu’ils commettaient sur les Illinois étaient un motif suffisant pour leur déclarer la guerre ; mais qu’il fallait être prêts comme eux, et qu’ils l’étaient toujours. Chaque jour le persuadait d’avantage qu’on devait se défaire à tout prix de cette nation, ou la réduire à un tel degré de faiblesse qu’elle ne pût plus rien entreprendre ; car il était impossible d’espérer de l’avoir jamais pour amie. La même suggestion avait déjà été faite plusieurs fois au roi, et le moment favorable paraissait venu de l’exécuter. L’Angleterre, la seule alliée sur laquelle les cantons pouvaient compter, était à la veille d’une révolution ; et les troubles qui la déchiraient déjà, suffisaient pour paraliser son action en Amérique et l’empêcher de donner aucun secours. Des forces mues par un chef habile, jetées au milieu des Iroquois, devaient en deux ans anéantir leur puissance et les obliger même à chercher une autre patrie.

Mais tandis que tout le monde indiquait le remède à apporter au mal, il ne se trouvait personne capable de l’appliquer, et d’exécuter