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DU CANADA.

ditions auxquelles elle avait été faite, lorsqu’elles furent connues, surprirent encore bien plus. Quelques tribus sauvages dicter à la nation qui faisait trembler alors l’Europe entière, c’était un événement trop extraordinaire pour ne pas en faire rechercher la cause, qu’on ne fut pas longtemps sans trouver. Il fut résolu de révoquer de suite M. de la Barre ; et le marquis de Denonville, colonel de dragons, fut choisi pour le remplacer ; mais la saison étant trop avancée, il ne put partir pour le Canada que le printemps suivant. C’était un homme brave de sa personne, plein de piété et distingué par ce sentiment exquis de l’honneur et de la politesse que la noblesse française, encore si grande et si fière, regardait comme un de ses plus beaux attributs. L’on verra cependant que de fausses idées, et une connaissance imparfaite du caractère des relations politiques des Français avec les Indiens, surtout les cantons iroquois, lui firent, malgré cela, commettre des actes qu’aucune justice ne peut excuser. Il ne vint en Canada, comme je viens de le dire, que le printemps suivant. Il resta seulement quelques jours à Québec pour se reposer des fatigues d’une traversée très orageuse, et partit pour Catarocoui où commandait M. d’Orviliers. Il chercha d’abord à convaincre les cinq nations de la sincérité de