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HISTOIRE

ennemis avec toutes ses forces, il s’amusa à envoyer un exprès au colonel Dongan, afin de lui demander de se joindre à lui, ou du moins de ne point traverser son expédition. Il savait bien pourtant que la politique de ce gouverneur était de faire échouer son entreprise, et c’est aussi à quoi il travaillait activement sans s’occuper beaucoup des injonctions contraires du duc de York. Il avait, pour cela, fait offrir aux Iroquois un secours considérable ; mais heureusement qu’il voulut y mettre des conditions qui choquèrent l’orgueil de plusieurs des cantons, qui ne voulurent plus l’écouter.

La négociation ainsi rompue avec la Nouvelle-York, ils envoyèrent des ambassadeurs vers M. de la Barre pour traiter de la paix. Ils n’ignoraient pas qu’ils étaient incapables de tenir tête à l’orage, et que si l’armée française était bien conduite, tout leur pays ne fût ravagé. Le gouverneur français n’avait fait cependant que seconder la politique du colonel Dongan en retardant la marche de son armée, à laquelle enfin il donna l’ordre du départ. Cette expédition se composait de 700 Canadiens, 130 soldats et 200 Sauvages, divisés en trois corps ; le premier commandé par le baron de Bécancour, le second, par M. d’Orviliers, et le troisième, par Daigné. Cette petite armée quitta Montréal