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DU CANADA.

autre chose à faire, qu’à mettre ses marchands en état d’acheter aussi cher et de vendre à aussi bas prix, que leurs adversaires ; mais c’est à quoi elle ne songeait pas.

Quoique travaillés par ces motifs intéressés, et excités par les promesses, les louanges, les menaces mêmes de la Nouvelle-York, les Iroquois craignaient beaucoup plus les Français qu’ils ne voulaient le faire paraître, et ils ne pouvaient s’empêcher d’observer à leur égard certaines convenances qui leur étaient inspirées pas un reste de respect et de crainte ; mais c’était tout. Ils envoyèrent des députés à Montréal pour renouveler leurs protestations d’amitié ; l’on ne put rien tirer de plus de cette ambassade. Il était évident qu’ils voulaient seulement, par cette tactique qui présentait un dehors de modération, conserver les apparences et gagner du temps en trompant le gouverneur sur leurs projets. Tout le monde en était convaincu. Les missionnaires et tous ceux qui connaissent ces Sauvages, l’avertissaient de se tenir sur ses gardes ; l’on sut qu’ils s’étaient même approché du fort de Catarocoui pour le surprendre si l’occasion s’en fut présenté ; mais rien ne put faire sortir M. de la Barre de ses illusions ; il reçut les députés iroquois le mieux qu’il put, leur fit mille caresses et les renvoya comblés de présens. Cette conduite