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DU CANADA.

Cet envoyé fut bien reçu. Les Iroquois, qui n’avaient point intention de tenir leurs promesses, consentirent à tout ce que l’on voulut, et s’obligèrent même à envoyer des députés à Montréal dans le mois de juin suivant ; mais dès le mois de mai, huit cents hommes des cantons d’Onnontagué, de Goyogouin et d’Onneyouth tombaient sur les Hurons, les Miâmis et les Outaouais : et l’on eût bientôt après la nouvelle que les autres cantons allaient, de leur côté, lancer leurs bandes sur les habitations canadiennes mêmes. Le gouverneur s’empressa d’informer le roi de l’état des choses. Il lui manda que Dongan se servait de transfuges français pour conduire ses négociations avec les cantons ; qu’il fallait se résoudre à abandonner le Canada, ou à faire un effort pour détruire les Tsonnonthouans et les Goyogouins, les plus animés contre nous ; et qu’il fallait pour cela lui envoyer 400 hommes de bonne heure le printemps suivant. Tandis qu’il faisait ces instances en France qui respiraient la guerre, ses démarches auprès des Indiens, dont il méconnaissait entièrement le caractère, faisaient supposer qu’il ne redoutait rien tant que la reprise des armes. Il ignorait qu’en recherchant avec trop d’ardeur leur amitié, il ne faisait qu’accroître leur orgueil et s’attirer leur mépris. Les délégués qu’ils devaient envoyer