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HISTOIRE

comme on vient de le dire à Québec. Saisissant avec avidité le moment où tout le Canada était encore dans l’excitation causée par cet évènement, il communiqua ses vues au comte de Frontenac. Il se flattait qu’en remontant jusqu’à la source du fleuve nouvellement découvert, il pourrait trouver un passage qui le conduirait à l’Océan, objet principal de son ambition ; dans tous les cas, la découverte de son embouchure ne serait pas sans gloire ni sans avantage. Voulant faire en même temps une entreprise de commerce et de découverte, il jugea que le fort de Frontenac lui était nécessaire pour servir de base à ses opérations. Fortement recommandé par son protecteur, il passa en France ; le marquis de Seignelay qui avait remplacé son père, le grand Colbert, dans le ministère de la marine, le reçut très bien et lui fit obtenir tout ce qu’il désirait. Le roi l’anoblit, lui accorda le fort de Frontenac à condition qu’il le rebâtirait en pierre, et lui donna enfin tous les pouvoirs nécessaires pour faire librement le commerce et pour continuer les découvertes commencées. Cette concession équivalait à un commerce exclusif avec les cinq nations.

La Salle, animé d’une vive espérance et le cœur plein de joie, partit de la Rochelle le 14 juillet 1678, emmenant avec lui trente hommes,