Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/464

Cette page a été validée par deux contributeurs.
466
HISTOIRE

Néanmoins tant que l’on n’aurait point descendu le Mississipi jusqu’à la mer, il resterait toujours des doutes quant à savoir dans quel océan, Atlantique ou Pacifique, il se jetait ; car enfin l’on ne connaissait point les pays qu’il traversait depuis l’Arkansas en descendant, et les suppositions qu’on avait formées touchant la conformation de l’Amérique dans cette latitude, du côté du couchant, pouvaient bien être erronées. C’était un point qu’il restait à éclaircir ; et celui qui se chargerait de cette tâche devait partager la gloire de Marquette et de son compagnon. Nous allons voir comment cela s’effectua.

« La Nouvelle-France comptait alors au nombre de ses habitans un Normand nommé La Salle (Robert Cavalier de), possédé de la double passion de faire une grande fortune et de parvenir à une réputation brillante. Ce personnage avait acquis dans la société des Jésuites, où il avait passé sa jeunesse, l’activité, l’enthousiasme, le courage d’esprit et de cœur, que ce corps célèbre savait si bien inspirer aux âmes ardentes, dont il aimait à se recruter. La Salle prêt à saisir toutes les occasions de se signaler, impatient de les faire naître, audacieux, entreprenant », voyageur enfin devenu aussi célèbre par ses malheurs et son courage indomptable pour les surmonter,