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DU CANADA.

vaient donc pas être loin des Espagnols et de la baie du Mexique. La chaleur du climat en était une nouvelle preuve ; ils étaient parvenus dans les régions où l’on ne connaît l’hiver que par les pluies abondantes qui y règnent dans cette saison.

Ne doutant plus que le fleuve Mississipi ne se déchargeât dans la baie du Mexique, et non dans l’Océan Pacifique, comme rien jusqu’alors n’empêchait de le supposer, et d’ailleurs les munitions commençant aussi à leur manquer, ils ne crûrent pas devoir avec cinq hommes seulement aller plus loin dans un pays dont ils ne connaissaient pas les habitans. Ils avaient constaté que ce fleuve ne coulait pas vers l’ouest, et que par conséquent il n’offrait point de passage à la mer des Indes : ce problême résolu, ils retournèrent sur leurs pas jusqu’à la rivière des Illinois qu’ils remontèrent et qui les conduisit à Chicago. Ils découvrirent dans cette navigation le pays le plus fertile du monde, arrosé par de belles rivières ; des bois remplis de vignes et de pommiers ; des prairies superbes couvertes de bisons, de cerfs, de canards, d’oies, de dindes sauvages et de perroquets d’une espèce particulière. Cette contrée d’une fertilité prodigieuse exporte aujourd’hui une immense quantité de blé, dont une partie, depuis l’ouverture des canaux du St.-