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DU CANADA.

tendent du lac Michigan au Mississipi, les Kristinots, nommés Criques par les Canadiens, des forêts marécageuses du Nord, les Illinois des prairies aujourd’hui couvertes de si abondantes moissons, et enfin les Sioux ; tous admirèrent l’éloquence du missionnaire. Ils lui donnèrent des informations sur les mœurs, la puissance et la situation de leurs différentes contrées. Les Sioux armés seulement d’arcs et de flèches, lui dirent qu’ils couvraient leurs huttes de peaux de cerfs, et qu’ils habitaient de vastes prairies sur les bords d’un grand fleuve qu’ils nommèrent « Mississipi ». C’est ainsi que les Français acquirent la première idée de l’existence du fleuve dont la découverte devait immortaliser Joliet et son compagnon. Pendant son séjour dans cette contrée, Allouez poussa ses courses très loin dans le Nord, où il trouva des Sauvages Nipissings que la frayeur des Iroquois avait conduits jusque dans ce pays reculé et rigoureux. Il tâcha de consoler ces fugitifs qui présentaient l’état le plus déplorable. Allouez parcourut ainsi plus de deux mille lieues dans ces vastes forêts, « souffrant la faim, la nudité, les naufrages, les fatigues et les persécutions des Idolâtres ».

À cette époque, la paix rétablie entre toutes les nations indiennes, permettaient aux traitans d’agrandir le cercle de leurs courses, et aux