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HISTOIRE

triotes, avaient presque détaché ces peuples de la cause française. Avec d’aussi grands désavantages, il fallait donc une grande habileté dans M. de Frontenac non seulement pour éviter une rupture, mais même pour conserver le commerce de ces nations. En arrivant en Canada il s’était occupé à raffermir l’alliance qui existait avec elles, et à paraliser l’effet de l’influence anglaise ; et ce n’était qu’à force d’adresse et de présens qu’il avait atteint ce but difficile, et pu assurer la paix qui avait duré, comme on l’a déjà dit, tout le temps de son administration. Ce n’est qu’à l’heure de son départ que l’on aperçut des symptômes d’agitation chez les Iroquois qui annonçaient la guerre. Recherchés à la fois par les Français et par les Anglais, qui les obsédaient constamment, ces barbares, naturellement fiers et ambitieux, augmentaient d’audace et élevaient leurs prétentions. Ils n’y mettaient plus de bornes surtout depuis que le gouverneur de la Nouvelle-York s’était mis à flatter leur orgueil, à vanter leurs prouesses, et à leur promettre l’appui de l’Angleterre. En vain le comte de Frontenac eut-il des conférences avec les ambassadeurs des cinq cantons ; avec ceux des Hurons, des Kikapous et des Miâmis, elles n’eurent aucun résultat. Il quitta donc le Canada, comme nous le disions, au moment où