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DU CANADA.

sidence du conseil et d’autres questions d’administration locale, appuya les plaintes du clergé, peut-être pour s’assurer des bonnes grâces de ce corps influent en épousant ses intérêts, quoiqu’il se déclarât néanmoins contre lui dans la question des dîmes et des cures, réglée par l’ordonnance de 1679.

Le gouverneur, qui avait déjà pris les devans à Paris, répondit que les plaintes de M. de Pétrée étaient mal fondées, que la traite de l’eau-de-vie, restreinte dans de justes bornes, était nécessaire pour s’attacher les Indigènes, et qu’au surplus, le zèle des ecclésiastiques à cet égard « ne servait guère que de prétexte pour persécuter ceux qui les empêchaient de dominer dans le pays et pour solliciter leur révocation ». Il faisait allusion par ces paroles aux gouverneurs déjà rappelés et à lui-même, ne se croyant pas plus à l’abri de ces attaques dissimulées que ses prédécesseurs. Toute fortuite qu’était cette supposition, il y avait bien de l’apparence que cette nouvelle difficulté allait soulever une tempête plus violente encore que toutes celles que l’on avait vues en Canada, à cause surtout de l’irritation qui était restée dans les esprits à la suite des longs démêlés que nous avons rapportés, plus haut.

Pour y mettre fin du coup, Colbert ordonna