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HISTOIRE

toute la colère du comte déjà prévenu, qui fit aussitôt assembler extraordinairement le conseil souverain pour aviser aux moyens à prendre en présence d’un acte d’insubordination qu’il regardait comme un attentât contre l’autorité royale. Le substitut du procureur-général fut chargé de commencer l’instruction de cette affaire de suite, et de se transporter à Montréal s’il était nécessaire.

Cependant Perrot voyant que l’affaire prenait une tournure plus sérieuse qu’il ne l’avait pensé, était descendu à Québec dans l’espoir peut-être de trouver assez d’influence pour détourner l’orage qui le menaçait ; mais cela ne fit qu’avancer sa disgrâce ; il y fut arrêté au commencement de janvier (1674) et enfermé au château St.-Louis, où il fut détenu plus d’un an prisonnier, refusant de reconnaître l’autorité du gouverneur général et du conseil souverain pour le juger.

Malheureusement cette affaire, déjà assez grave, se compliqua dans le cours de l’hiver par la part qu’y voulurent prendre quelques membres du séminaire de St.-Sulpice, dont l’un, M. l’abbé de Salignac Fénélon, était curé de Montréal. Cette intervention mal avisée ne fit, comme on devait le supposer, qu’augmenter le mal en mêlant le clergé à la querelle. L’abbé Fénélon blâma hautement, dans