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HISTOIRE

rocoui avec le St.-Laurent. Telle fut l’origine de la ville qui vient d’être temporairement la capitale du Canada.

Le départ de M. de Courcelles qui devait entraîner plus tard celui de Talon fut une perte pour le pays. Les qualités de ce gouverneur n’étaient pas aussi brillantes que celles de son successeur ; mais avec beaucoup d’expérience et de fermeté, il possédait cette sagesse si précieuse aux hommes d’état, qui leur fait prévenir les difficultés. D’une part, en retenant avec une main ferme, mais douce, les prétentions du clergé dans de justes bornes, il avait su se concilier l’appui des missionnaires qui ont rendu de tout temps de si grands services à la colonie, et qui contribuaient alors à faire respecter par les Indiens sa personne et son gouvernement. De l’autre, aucun gouverneur n’a déployé une politique plus habile que la sienne à l’égard de ces peuples, et il est regrettable que plusieurs de ceux qui vinrent après lui, n’aient pas toujours partagé ses vues à cet égard et suivi ses traces. On doit aussi lui tenir compte d’avoir eu le bon esprit de tolérer en général l’espèce d’indépendance que prenait quelquefois M. Talon, dont le génie supérieur ne pouvait jeter que de l’éclat sur son administration. Le caractère particulier de ces deux hommes, l’activité de l’un suppléant à la