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HISTOIRE

roi, au bruit de la mousqueterie et aux acclamations de cette foule ignorante qui venait de se donner un maître.

Talon, voyant le succès qui avait couronné cette première entreprise, résolut de ne pas s’arrêter en aussi beau chemin, et fit continuer les découvertes jusqu’au dernier moment de son séjour dans le pays. Les Indiens occidentaux rapportaient qu’il y avait un grand fleuve, nommé Mississipi, à l’est du Canada ; il ne voulut point laisser la colonie sans avoir éclairci ce point important. Le P. Marquette et M. Joliet, de Québec, furent chargés par lui d’aller en faire la recherche ; l’on verra dans le chapitre suivant comment ils s’acquittèrent de cette entreprise.

Nous avons dit que M. de Courcelles avait demandé d’être rappelé ; le roi choisit pour le remplacer, le comte de Frontenac, qui arriva en Canada en 1672, précédé d’une réputation qui fit désirer à Talon de remettre aussi sa charge. Il avait jugé en effet qu’il y aurait de l’imprudence à se commettre avec le nouveau gouverneur dans une colonie trop petite pour donner des occupations séparées à deux hommes qui n’étaient pas d’humeur à dépendre l’un de l’autre, et par conséquent à agir en tout avec ce concert qui exige des concessions réciproques. Il