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HISTOIRE

ouais, qui faisaient des courses les uns sur les autres, à poser les armes ; il pacifia également (1671) les Tsonnonthouans et les Pouteouatamis, quoique les premiers n’adhérèrent à sa décision qu’en murmurant. Le règlement de toutes ces difficultés l’occupa jusqu’à la fin de son administration. Les Iroquois chrétiens, étant exposés aux insultes de leurs compatriotes demeurés idolâtres, demandèrent la permission de s’établir parmi les Français. Il les reçut à bras ouverts, comptant avec raison qu’ils formeraient dans la suite une barrière contre les irruptions de leurs anciens compatriotes. Ils furent placés d’abord à la prairie de la Magdelaine, et ensuite au Saul-St.-Louis, où l’on en voit encore quelques restes. Le temps était propice pour faire tous ces arrangemens ; le fléau qui décimait alors les Indigènes les rendait plus conciliants et plus raisonnables. La terrible année de 1670 fut une époque de deuil et de désolation pour eux. Ils furent frappés d’une mortalité effrayante causée par la petite vérole qui enleva des tribus entières, et dépeupla presque complètement le nord du Canada. Les Attikamègues disparurent comme nation. Tadoussac, où l’on voyait au temps de la traite de 1000 à 1200 Sauvages, fut, depuis ce moment, presqu’abandonné. Quelques années après, cette maladie,