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HISTOIRE

s’est tant distinguée depuis par sa bravoure, par la patience avec laquelle elle supportait les fatigues, et par la hardiesse de ses expéditions, commence à paraître ici sur la scène du monde. Elle était commandée dans cette campagne par la Vallière, St.-Denis, Giffard et le Gardeur, tous braves gentilshommes.

L’on trouva toutes les bourgades du canton désertes. La plupart des guerriers qui ne s’attendaient pas à une invasion dans cette saison de l’année, étaient à la chasse ; et les femmes, les enfants et les vieillards avaient pris la fuite à la première apparition des Français. De sorte qu’on ne put tirer la vengeance que l’on méditait d’eux ; cependant cette brusque attaque, faite au sein de l’hiver, causa de l’étonnement chez les Iroquois, étonnement que la campagne entreprit contre eux l’été suivant changea en une terreur salutaire.

Le marquis de Tracy quoiqu’âgé de soixante et quelques années, voulut commander lui-même en personne cette nouvelle expédition, forte de 600 soldats de Carignan, de presque tous les habitans capables de porter les armes, puisqu’on y comptait 600 Canadiens, et d’une centaine de Sauvages.

L’armée, retardée dans sa marche par le passage des rivières et les embarras de forêts épaisses qu’on était obligé de traverser, épuisa