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DU CANADA.

exécuter les ordres de la cour ; mais cette tâche était difficile dans l’état où se trouvait le pays. Il fit élever, pour commencer, trois forts sur la rivière Richelieu qui était la route que suivaient ordinairement ces barbares, et où l’on avait déjà construit quelques ouvrages plusieurs années auparavant ; il les plaça l’un à Sorel, l’autre à Chambly, et le troisième à trois lieues plus loin, et y laissa pour commandans des officiers dont ces lieux tiennent leurs noms. D’autres postes fortifiés furent encore établis peu de temps après à Ste.-Anne et à St.-Jean. Ces petits ouvrages en imposèrent d’abord aux Iroquois, mais ils se frayèrent bientôt de nouvelles routes et l’on put s’apercevoir qu’un bon fort jeté dans le cœur de la confédération, leur eût inspiré une terreur plus durable et plus salutaire, en même temps qu’il eût paralysé leurs mouvemens. Néanmoins cette année-là les récoltes se firent assez tranquillement.

Pendant que le vice-roi prenait ainsi des mesures pour mettre la colonie à l’abri des ennemis, M. Talon, resté à Québec, s’occupait de l’administration intérieure, examinant et appréciant tout, afin d’en faire rapport à Colbert. La mort de M. de Mésy ayant mis fin aux accusations portées contre lui, et débarrassé la nouvelle administration d’une affaire