Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
380
HISTOIRE

solider au dedans et au dehors. C’est pendant qu’il se rendait en Amérique que les plaintes contre M. de Mésy étaient parvenues à la cour. On faisait demander en même temps, pour peupler le pays, des familles de la Normandie, de la Picardie, de l’île de France et des provinces circonvoisines, au lieu de celles du Sud, où il y avait beaucoup de protestans et moins de gens propres à la culture des terres.

Daniel de Rémi, seigneur de Courcelles, fut nommé pour remplacer M. de Mésy, et M. Talon, intendant en Hainaut, M. Robert, qui n’était, comme on l’a dit, jamais venu en Canada. Ils furent chargés conjointement avec le marquis de Tracy d’informer contre le gouverneur révoqué et de lui faire son procès ; mais Dieu, observe le doyen du chapitre de Québec, termina tout heureusement par la pénitence et la mort du coupable, paroles d’une vengeance satisfaite, et qui montrent jusqu’où l’esprit du parti était monté.

Avant d’expirer, M. de Mésy dont ses ennemis ont cherché à outrer tantôt les emportemens et tantôt la faiblesse, écrivit une lettre au vice-roi dont une partie se trouve dans les procès-verbaux du conseil souverain, dans laquelle il proteste que dans tout ce qu’il a fait, il n’a été guidé que par l’intérêt de sa majesté, et le désir d’avancer le bien-être de la colonie.