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DU CANADA.

refusa de donner son consentement[1] ; et l’assemblée n’eut pas lieu.

Les choses en restèrent là jusqu’à la fin de l’année des conseillers, c’est-à-dire jusqu’à l’époque où il fallait renouveler leur nomination. Alors, le gouverneur, après avoir fait inviter au conseil M. de Pétrée, qui s’excusa de ne pouvoir s’y rendre, remplaça les membres suspendus par MM. Denis, de la Tesserie et Péronne Demazé. Il révoqua aussi le procureur-général Bourdon, qui était présent, et qui lui nia le droit de le destituer. En effet, l’édit de création du conseil en décrétant la nomination annuelle des membres, gardait le silence sur ce fonctionnaire. Le gouverneur lui ordonna de se retirer, et il nomma sur le champ à sa place M. Chartier de Lotbinière. Le greffier en chef, M. Peuvret, subit le même sort, et eut pour successeur M. Fillion, notaire.

Ces discordes avaient leur contre-coup au dehors ; le public tout en blâmant la violence

  1. « M. l’évêque se refuse à la sommation d’un procureur-général et des conseillers au lieu et place de ceux que le gouverneur prétend être interdits ; que sa conscience, ni son honneur, ni sa fidélité au pouvoir du roi, ne le pouvaient permettre jusqu’à ce que les dits officiers du dit conseil fussent convaincus des crimes dont la dite ordonnance d’interdiction les accuse ». Registre du conseil souverain.