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DU CANADA.

Mais si tous ces monastères durent leur origine à des personnes puissantes, qui pouvaient en même temps aider leurs fondations de leur bourse, et leur assurer la protection du gouvernement, l’institution de la congrégation de Notre-Dame pour l’éducation des jeunes filles du peuple, n’eut point cet avantage ; elle fut l’œuvre d’une personne plus humble ; la sœur Bourgeois, native de Troyes en France, était une pauvre religieuse inconnue, sans influence, sans amis et sans fortune. Ayant visité le Canada une première fois, elle y revint en 1659, et jeta à Montréal les fondemens de cette congrégation si utile à tout le pays. Quoiqu’elle n’eût que dix francs, dit-on, quand elle commença son entreprise, son dévouement et son courage lui méritèrent l’encouragement des personnes riches ici et en France, où elle fit plusieurs voyages[1]. La congrégation possède aujourd’hui de vastes écoles dans les villes et dans les campagnes. Ces écoles, dans lesquelles on enseigne à lire et à écrire, ont fait plus de bien dans leur humble sphère qu’on n’eût pu en attendre de fondations beaucoup plus ambitieuses. Il est à jamais regrettable qu’une institution de cette nature n’ait pas été formée en même temps pour l’é-

  1. Vie de la vénérable sœur Bourgeois, etc.