Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
HISTOIRE

beauté, mettaient les fondateurs de leur patrie au rang des dieux. Chez eux Colomb eût été placé à côté de Romulus. Le hasard auquel sont dues tant de découvertes, n’a été pour rien dans celle de l’Amérique. Colomb seul a eu la magnifique idée d’aller sonder les mystères qui sommeillaient sur les limites occidentales de la mer Atlantique, vers lesquelles l’Europe jetait, en vain, un œil scrutateur depuis tant de siècles ; lui seul, il a su retrouver un monde perdu depuis des milliers d’années peut-être. Ce continent qui forme presqu’un tiers du globe habitable, a été entrevu, à ce qu’il paraît, de quelques peuples anciens de l’Europe, et probablement en relation avec les nations plus anciennes encore, qui y avaient précédé ceux-ci. Les traditions égyptiennes parlent d’une île nommée Atlantide située au couchant des colonnes d’Hercule dans l’Océan, et que les Phéniciens disent avoir aussi visitée.

Le premier auteur qui en fasse mention est Platon dans deux de ses dialogues, dont l’un est intitulé : Timée, et l’autre, Critias. Sur une tradition qui a un fond de vérité, il brode un événement qui paraît fait pour flatter la vanité nationale des Grecs. Solon voyageait en Égypte. Un prêtre de ce pays, parlant des antiquités d’Athènes, lui dit : « Il y a longtemps qu’Athènes subsiste. Il y a